Ironiquement, tout en étant un des Castlevania les moins connus qui soient, Chi No Rondo est souvent perçu comme un des titres les plus importants de la série. Le fait qu’il soit peu connu est attribuable en grande partie au fait qu’il n’est paru, il y a quelques années déjà (1993), que sur la version japonaise d’un système qui n’a pas su attirer l’attention désirée ailleurs qu’au Japon. Plusieurs fans incontestés de Castlevania rêvent de mettre la main sur Chi no Rondo mais le coût que va chercher le jeu et la console en découragent plus d’un. Nous tenterons donc de vous éclaircir sur ce qui constitue Rondo Of Blood, ses points forts et ses faiblesses.

Il y a quelques années, j’avais même jamais pensé tenir ce jeu dans mes propres mains. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de vous le décortiquer de fond en comble avec l’appui d’images et de vidéos exclusifs. Je vais avoir la chance de vous donner une bonne idée de ce que représente vraiment Rondo Of Blood. Pour ma part, pour ce que j’ai vu du jeu jusqu’ici, je ne serais pas prêt à dire qu’il s’agit définitivement du Castlevania #1 mais, il est facile de comprendre que ceux qui n’ont pas particulièrement aimé le changement de direction qu’a pris SOTN voient Rondo Of Blood comme le titre le plus accrocheur de la série.

Près d’un demi-siècle s’écoula depuis la dernière apparition du mal. Richter Belmont vivait paisiblement en compagnie d’Anette jusqu’à ce qu’une horde de squelettes et morts-vivants s’attaquent aux villages environnants. Durant leur ravage, les soldats de l’armée de Dracula kidnappèrent des femmes du village. Prenant conscience de la menace entourant les paysans, et ayant perdu Anette aux mains de cette armée de démons, Richer saisit le légendaire Vampire Killer et parti affronté les forces du mal. L’histoire de Rondo Of Blood prend place directement avant celle de Symphony Of The Night…c’est à dire que la fin du jeu concorde avec le début du Castlevania (SOTN) sur PSX.

Rondo Of Blood se parcoure très bien même si, au premier coup d’œil, les menus peuvent sembler étranges pour un habitué des Castlevania. D’abord, étant donné les capacités du Duo à sauvegarder vos parties, vous avez la possibilité de créer et gérer trois « game files » différents, se distinguant par le nom que vous donnerez à celles-ci. Donc, fini la sauvegarde de partie au moyen de mots de passe. Le menu suivant offre plusieurs possibilités dont les options Stage Select, Technic, Soundtest,  et une option déblocquable sous certaines conditions (voir plus loin pour de plus amples détails). Le Stage Select, comme l’implique le nom, vous permet de choisir votre tableau parmi ceux que vous avez déjà parcourus et d’ainsi espérer remarquer des détails qui vous y auraient échappés. L’option Technic, vous propose de visionner des méthodes pour vaincre les boss déjà rencontrés en échange de points accumulés dans votre aventure. C’est en amassant des sacs de monnaie que ces points seront accumulés. Cette option ne s‘avère pas extrêmement utile compte tenu du fait que les points en question ne s’accumulent pas particulièrement vite et que, de toute façon, la majorité des boss ne sont pas réellement difficiles. Pour sa part, le "soundtest" vous permet évidemment d’écouter les différentes pièces musicales que vous retrouverez dans le jeu.

Rondo Of Blood reprend un peu le moule de Castlevania III : Dracula’s Curse et brise pour de bon la linéarité typique de la série (revisitée dans Super Castlevania IV). Dans Dracula’s Curse, c’est avant chaque tableau qu’on vous proposait deux chemins distincts. Dans Rondo, pratiquement chaque tableau, (à l’exception du prélude et de 2 des 3 derniers), renferme une route alterne menant vers d’autres décors et ennemis. Même si en général, ce n’est pas extrêmement difficile de trouver les passages secrets, j’ai vraiment adoré le faire. J’avoue cependant que je me suis à quelques reprises lancé dans des trous qui avaient l’air suspect mais qui en fait, ne me réservaient rien d’autre que la mort. D’autre part, bien des items, (sub-weapons et les rôtis), sous dissimulés un peu partout dans les décors. Certaines petites surprises vous attendent d’ailleurs. Autre petite note importante : l’attaque spéciale «Item Crash» voit le jour dans Rondo Of Blood, ce qui est très intéressant mais, disons-le, ça rend Richter un peu trop puissant.

Rondo Of Blood réserve quelques petites surprises intéressantes. Comme mentionné plus haut, la majorité des tableaux contiennent plus d’un chemin. A certaines occasions, 4 pour être plus juste, votre route aboutira dans une salle qui sert de prison pour une esclave de Dracula. Libérez les 4 personnages et vous obtiendrez une fin légèrement différente. Également, une de ces 4 prisonnières est Maria Renard, qui, lorsque libérée, deviendra un personnage jouable que vous pourrez choisir au menu de départ. Lorsque vous jouerez avec Maria, quelques petits changements sont perceptibles au niveau du texte de présentation des tableaux et de l’écran Game Over.

Maria, pour sa part, se contrôle encore mieux qu’on pourrait l’espérer. Plus rapide que Richter, munie d’un double saut, d’une glissade, d’une roulade arrière, de puissants « summons » qui agissent au même type que l’Item Crash et d’une attaque spéciale dévastatrice, Maria vous sortira de bien des situations qui parraissaient difficiles avec Richter. Maria utilise le pouvoir d’animaux comme arme. Pour attaque de base, elle lance jusqu'à deux colombes simultanément, chacune aussi puissante qu’un coup du légendaire fouet des Belmonts. Contrairement à Richter, attaquer n’interrompt pas le mouvement de Maria, ce qui la rend d’autant plus agréable à manoeuvrer. Elle peut donc avancer continuellement tout en attaquant. Au lieu de l'Item Crash, Maria fait usage de summons en lien avec l’animal qui lui sert de « sub-weapon ». Certaines de ces attaques sont très puissantes et peuvent pratiquement tuer certains boss d’un seul coup. Maria possède également une dernière attaque secrète qui est relativement difficile à exécuter. Cette attaque ressemble un peu à la technique spéciale obtenue avec l’"Alucard Sword" de Symphony Of The Night. Maria projette quelques pas devant-elle une sorte d’alter ego qui mitraille tout ce qu’il y a devant lui pour des dommages massifs.

Sur le plan graphique, certains éléments ont su m’impressionner, d’autres un peu moins. Le support CD plutôt que cartouche semble permettre plus au niveau de l’animation et de la présentation. Résultat : l’apparition des ennemis et ainsi que leur destruction est assez particulière. Certaines attaques de boss sont aussi très bien réussies. Je n’adore pas faire des comparaisons du genre mais en général, j’dois dire que j’ai préféré le style graphique de Rondo Of Blood à celui de son proche cousin Castlevania Dracula X sur SNES (Dracula XX au Japon, Vampire’s Kiss en Europe). Pour parler un peu des décors, certains sont vraiment très beaux et pas mal détaillés, d’autres moins inspirés et beaucoup plus simples, voire trop simples. Évidemment, certains endroits classiques de Castlevania seront revisités et d’autres lieux nouveaux seront rendus célèbres par ce titre. Pour ceux qui ont joué à SOTN, un très grand nombre d'ennemis de ce jeu ont vu le jour dans ROB. Ils sont facilement reconnaissables car ils sont pratiquement identiques à la version SOTN. Ce dernier s'est d'ailleurs fortement inspiré de ROB au niveau des ennemis, c'est assez évident.

Au niveau des ennemis, on retrouve beaucoup de variété et de nouveautés très intéressantes. Certains ennemis n’apparaissent qu’une ou deux fois. En général, ils ne reviennent pas lorsque tués. En terme d’animation, ça se rapproche beaucoup de ce que SOTN offre c’est vraiment bien. Certains nouveaux boss et ennemis sont assez intéressants et seront réutilisés dans de futurs Castlevania. Rondo propose sans doute la meilleure apparition de Death de toute la série.

Il y a par contre quelques séquences de "loading" relativement courtes, notamment entre les tableaux et parfois avant ou pendant les boss en de très rares occasions. On nous livre aussi certaines scènes d’animation, qui malgré le faible taux d’images par seconde, sont bienvenues.

Au niveau du son et de la musique, c’est vraiment très bien. On voit que, tout est réalisé au synthétiseur mais même en tenant compte de ça, ça sort très bien. Le format Red Book (CD) fait toute une différence. On reconnaît des pièces classiques et des pièces nouvelles qui ont sans doute servi d’échantillonnage pour de futurs Castlevania (SOTN entre autres). La trame sonore est vraiment un des aspects positifs de Rondo. Pour ce qui est des effets sonores en tant que tels, c’est aussi très bien et pas mal au-dessus de ce qui s‘est fait dans la plupart des Castlevania, excluant seulement SOTN. J’ai par contre remarqué qu’à certains endroits où à mon avis il y aurait dû y avoir du son, il n’y en avait pas. Aussi certains sons semblent quelque peu inappropriés. Entre autre le son que fait le premier boss lors de sont apparition, ça ressemble plutôt à une sorte de cri sorcière qu’à celui d’un dragon. Les scènes d’animations qui nous sont livrées sont soutenues d’un excellent "voice acting" (malgré le fait qu’il soit en japonnais).

La difficulté du jeu est moyenne. Certains passages seront considérés trop faciles alors que d’autres sont plutôt ardus. Bien entendu, la difficulté varie sensiblement dépendant du chemin que vous emprunterez. Par contre, l’Item Crash risque de vous sauver la peau assez souvent pendant les combats avec les boss. Il n’y a pas énormément de séquences frustrantes où vous aurez effectué des sauts difficiles et à répétition, tout en évitent des vagues d’ennemis infinies.