Chaos Break

Éditeur: Taito Corporation
Développeur:  EON Digital Entertainment
Année: 27 Janvier 2000 (JP)
Genre: Survival Horror
Nombre de joueurs: 1
Un bon petit clone de Resident Evil qui n'offre rien de vraiment original, mais qui ne fait rien de mal pour ne pas être apprécié par les fans du genre.

Même si je suis un grand fan de Survival Horror, je n'avais jamais vraiment considéré Chaos Break avant maintenant. Une des raisons, c'est que les critiques à son endroit ne sont pas très bonnes (!). L'autre, c'est qu'il est la suite à Chaos Heat, un jeu d'arcade ayant des similarités avec Resident Evil, mais avec un gameplay centré sur l'action, alors je m'attendais sensiblement à la même chose pour Chaos Break. Or, à ma surprise, ce ne fut pas vraiment le cas. Chaos Break est réellement un Survival Horror dans lequel on a des munitions limitées et où il est parfois mieux d'éviter les ennemis que de les tuer.

 

Ici, Mituki se charge d'un mutant avec ses deux fusils. Et non, il ne ressemble pas à Birkin dans Resident Evil 2, ce n'est que votre imagination.


Les deux personnages principaux de Chaos Heat font un retour, soit Mituki et Rick Ryder. L'histoire est en quelque sorte une suite à Chaos Heat car quelques références sont faites aux événements de ce dernier. Nos héros se rendent par hélicoptère sur une petite île isolée pour investiguer un laboratoire de biochimie appartenant à la compagnie Fluxus. Évidemment, l'endroit est infesté par des parasites et plein de monstres mutants rodent les lieux. Les similarités avec Resident Evil abondent; Mituki est le sosie de Jill Valentine, l'écran-titre et l'intro sont très similaires, et plusieurs monstres ainsi qu'idées sont empruntées directement à Resident Evil.

 

Rick n'a peut-être pas deux fusils, mais celui qu'il possède est puissant! Il a aussi commencé à prendre des stéroïdes quelques années avant Chris Redfield semble-t-il.

 

La première chose qu'on remarque, c'est que les environnements sont complètement modelés en 3D. Nos personnages ont un léger look manga / anime à leur design et ils se contrôlent très bien avec la croix directionnelle ou le bâton analogue (pas de tank controls ici). Les décors 3D ne sont peut-être pas aussi détaillés qu'un Dino Crisis ou Silent Hill, et on peut parfois voir à travers les murs qui sont épais comme une feuille de papier, mais la présentation est tout de même belle et propre. C'est la même chose pour les menus qui adoptent un style coloré et clair qui colle bien à ce léger look manga / anime que le jeu possède. La variété d'ennemis est acceptable, et ceux-ci sont bien animés.

 

... And for the LAST TIME NO, I AM NOT JILL VALENTINE!

 

L'autre chose qu'on remarque, c'est le doublage peu dynamique des acteurs. Mituki sonne comme une annonceuse dans un aéroport, et Rick a un ton de voix beaucoup trop macho pour son look de gogo-boy. Quelquefois, un doublage est si mauvais qu'il est drôle (Resident Evil et Tenchu: Stealth Assassins me viennent en tête), mais ici, il est trop neutre pour entrer dans cette prestigieuse catégorie. Les acteurs semblent se contenter de lire leur texte sans trop d'émotions, ce qui fait que c'est difficile de rire d'eux pour se divertir, car ils n’essaient simplement pas assez. Mais bon, comme mauvais doublage, il y a pire, il y a mieux.

 

Le gameplay est légèrement plus dynamique que la moyenne des Survival Horror.

 

Sinon pour le reste, c'est la bonne vieille recette d'un Survival Horror typique, mais avec juste un tout petit soupçon d'action de plus qu'à la normale, comme quoi le jeu n'a pas complètement renié ses racines d'arcade. On fait son chemin à travers la base en tuant les ennemis ou en évitant ceux qui ne nous incommodent pas. On fouille les corps des personnes décédées afin de trouver de l'information ou des objets pour nous permettre d'avancer. On peut sauvegarder notre partie depuis des ordinateurs dispersés dans la base. Sur ces ordinateurs, on peut aussi y lire des courriels contenant de l'information ou des indices, ainsi qu'y entrer des mots de passe pour désactiver la sécurité sur certaines portes.

 

Qui sauvegarde encore sur des machines à écrire? Bienvenu en l'an 2000 Resident Evil!

 

Nos personnages ne possèdent qu'un fusil par défaut ainsi qu'une attaque corps à corps et une esquive. Le fusil vise automatiquement l'ennemi le plus proche. Les attaques physiques sont utiles pour éliminer les ennemis moins menaçants comme les petits parasites. On a aussi accès à des "subweapons" comme des missiles à tête chercheuse (Search), des décharges électriques (Spark), des missiles explosifs (Napalm), et quelques autres. Ces subweapons sont passablement limités et puissants, alors c'est bon de les conserver pour les ennemis plus coriaces ou les boss. La variété d'armes est plutôt limitée, mais ça fait le travail.

 

Le gros vers géant est un boss qu'on va revoir quelquefois au cours de l'aventure.

 

Comme bien des jeux de ce genre, Chaos Break contient quelques puzzles. Ceux-ci sont relativement faciles et plutôt amusants. Un requiert que vous résolviez un jeu de Sudoku et un autre un mot croisé. Mais le truc que j'ai trouvé vraiment cool, c'est d'avoir à performer une dissection sur une créature en l'ouvrant et en retirant ses organes à l'aide d'un scalpel. Cette séquence était vraiment bien faite et j'avais l'impression de réellement ouvrir une créature organique. Une séquence classique quant à moi.

 

La séquence de dissection est un classique méconnu.

 

Personnellement, je vous conseille de commencer avec Mituki, son aventure m'a semblé progresser à un rythme plus naturel pour découvrir la base. L'aventure de Rick commence à un endroit différent de la base, mais prendra rapidement le même chemin que celle à Mituki avec de légères variantes, dont un boss de plus (qui était vraiment cool). Mais techniquement, les deux aventures sont pratiquement identiques. J'ai trouvé Rick moins intéressant comme personnage, non seulement par son apparence et son ton de voix, mais aussi, car on dirait qu'il boite en marchant, alors que Mituki avance de façon plus fluide. Juste une préférence personnelle j'imagine.

 

Jouer avec les deux personnages vaut la peine pour les petites différences. Rick entre autres, y rencontre un boss unique.

 

Le jeu est plutôt court et pas tellement difficile si vous faites attention. Par contre, si vous gaspillez vos munitions sans gérer, vous pourriez être vraiment mal pris. La base est passablement petite et l'on s'y retrouve facilement après un certain temps malgré le peu de détails dans certains corridors. Une carte claire est disponible dans le menu. Une partie normale prend entre 1 heure 30 et 4 heures. Un rang nous est attribué à la fin en fonction du nombre d'ennemis qu'on a tués, des personnes qu'on a secourues, et du nombre de Data Disc qu'on a ramassé (il y en a 50 en tout). Je n'ai pas l'impression que des bonus sont disponibles, sauf peut-être si l'on atteint le meilleur rang.

 

Question de changer de la routine, il faudra parfois escorter et protéger un personnage.

 

Une chose que je trouve un peu dommage, c'est que le jeu utilise du sang vert... Je ne sais pas si c'est une forme de censure, mais ça atténue quelque peu l'impact de certaines scènes. Comme sur l'image juste au dessus, le vert qu'on voit sur le plancher et les murs est censé être du sang... Au début, je croyais que c'était des produits chimiques. Si ça avait été rouge, j'aurais tout de suite compris que quelque chose d'horrible s’était passé ici, et j'aurais rapidement été sur mes gardes, créant un bien meilleur sentiment de peur et d'intimidation. Le sang vert, ça ne marche juste pas!

 

Avant de terminer, je dois parler de certaines portes qu'on ne peut ouvrir qu'à des heures spécifiques... Voyez-vous, il y a une horloge dans le menu, celle-ci est pratiquement en temps réel... Cette horloge sert à quelque chose, si l'on peut dire. Il y a trois portes dans le jeu qui vont se débarrer seulement qu'à des heures spécifiques. Une des portes se débarre à 3 heures, l'autre à 9 heures, et l'autre à 18 heures. Ce qui veut dire que pour voir ce qui se trouve de l'autre côté, vous devrez attendre pendant plusieurs heures. Sérieusement, je trouve ça trop cool! Je n’ai aucune idée de ce qui se trouve derrière ces portes au moment d'écrire ces lignes, mais je me donne comme mission de le partager avec vous quand je le saurais. EDIT: c'est fait, voir ici pour les curieux.

 

Je dois attendre 17 heures pour ouvrir cette porte? C'est mieux d'en valoir la peine!

 

Finalement, je suis content de ne pas m'être arrêté aux critiques qui me disaient presque d'éviter ce jeu comme la peste. Même s'il est vrai que c'est un flagrant clone de Resident Evil et qu'il n'a pas la grosse production léchée pour aller avec, c'était un petit jeu fort appréciable avec lequel j'ai passé un sapré bon moment. Je l'ai terminé trois fois avec Mituki et une fois avec Rick au moment d'écrire cette critique. Il ne fait absolument rien de mal qui fasse en sorte qu'il soit injouable ou pas recommandable aux fans de Survival Horror ou jeux d'horreur en général, ne serait-ce que pour occuper un week-end de belle façon.

 

 

P.S Le jeu n'est jamais sorti en Amérique du Nord, alors le seul moyen d'y jouer en anglais est d'importer la version PAL.

 

Par: Bryan Lajoie (19 Août 2013)
Par: Bryan Lajoie
7.4
Recommandations?
Chaos Heat (Arcade)
Resident Evil
Dino Crisis
OverBlood
T.R.A.G.
Articles reliés
Chaos Break: Behind the Locked Doors
Images