Deathtrap Dungeon

Éditeur: Eidos Interactive
Développeur: Asylum Studios
Année: 31 Mars 1998
Genre: Platformer 3D / Horror
Nombre de joueurs: 1
Deathtrap Dungeon offre une solide expérience d'horreur et de fantaisie pour les joueurs dédiés et patients prêts à passer par dessus ses nombreux défauts.

Deathtrap Dungeon, développé par Asylum Studios, est un jeu tiré d'un Livre dont vous êtes le héros par Ian Livingstones qui s'appelle en français; Le Labyrinthe de la Mort. Il est sorti sur PlayStation pour ensuite être porté sur PC avec plusieurs petites différences. À mon avis, la version PlayStation possède une meilleure ambiance grâce à ses graphismes en basse résolution et un meilleur éclairage. Le jeu a souvent été critiqué pour tenter de planer sur le succès de Tomb Raider, mais en réalité, il était en développement bien avant que Tomb Raider ne voit le jour officiellement. J'avoue que c'est mon amour pour Tomb Raider qui m'a fait considérer Deathtrap Dungeon, un jeu qui a été je doit dire, toute une expérience malgré ses défauts.

 

Les Knackerers sont invincibles, assurez-vous de ne pas être dans leur chemin et tout devrait bien aller.


Je vous suggère fortement de lire le manuel avant de vous lancer dans la partie, la petite introduction nous met bien dans le contexte de ce qui nous attend. L'histoire se déroule dans la ville de Fang, menée d'un bras de fer par le baron Sukumvit. Il a construit un labyrinthe rempli de trappes mortelles et de créatures diaboliques dans lequel il envoie tous ceux et celles s'opposant à lui. Personne n'est jamais ressorti vivant de son labyrinthe. Aimant la notoriété, Sukumvit lance aussi un défi à tous les combattants assez braves, que celui qui sortira de son labyrinthe vivant en tuant la bête ultime Melkor, se verra offrir la liberté et la gloire. Vous êtes l'un de ces combattants qui n'avez rien à perdre. Vous pouvez jouer avec Red Lotus (la fille), qui est plus agile, mais moins forte, ou Chaindog (le gars), qui est plus fort, mais moins agile. La partie est la même pour les deux personnages.
 

Go ahead punk, make my day!

 

Au début, je n'étais pas certain de me rendre bien loin dans ce jeu, car il ne donne pas la meilleure première impression. Tout d'abord, on dirait qu'il roule à 20 images par seconde tellement le tout est saccadé. Les contrôles sont semblables à ceux de Tomb Raider, mais sans la grâce ni la précision. Aussi, en lisant l'arrière de la pochette, il se vante d'avoir des labyrinthes complexes, vastes, et sombres... S'il y a une chose que je n'aime pas dans un jeu, c'est bien de me perdre constamment. J'ai eu encore plus peur en voyant que dans notre inventaire, se trouve un objet (une flèche) servant à marquer notre chemin pour mieux se retrouver... J'étais convaincu de mettre ce jeu de côté car il me donnerait des maux de tête. Mais, il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, alors j'ai continué à jouer...

 

Les Snake-Women sont assez dangereuses, mieux vaut utiliser la Venom Sword contre elles, ou la magie.

 

À ma surprise, plus je jouais, et plus je découvrais un jeu avec beaucoup de variété et un level design bien loin d'être déroutant. Tellement, que jamais je ne me suis senti perdu, jamais je n'ai eu besoin d'un FAQ, et jamais je n'ai eu recours à ce fameux objet pour marquer mon chemin. Non, j'ai découvert un jeu passablement long dans lequel beaucoup de travail a été mis. Il possède plus de 45 types d'ennemis différents, dont certains qui ne sont introduits que très tard dans la partie. Le level design est bon et on peut sentir que chaque instant a été pensé. Les décors sont intimidants avec beaucoup de belles couleurs vives et des textures qui donnent un mauvais pressentiment. Lorsqu'on frappe les ennemis, ils se décapitent et le sang gicle sur les murs. Le jeu réussit presque parfaitement à capter l'univers de fantaisie et d'horreur d'un Livre dont vous êtes le héros. La direction artistique, autant par les décors que les ennemis, ressemble beaucoup à celle que l'on retrouve dans ces livres.

 

Eurk, les araignées sont vraiment laides et peuvent nous empoisonner.


Le jeu ne ressemblerait pas à un Livre dont vous êtes le héros s'il n'avait pas quelques éléments RPG. Notre personnage possède une épée de base qui est plutôt faible, mais il peut aussi ramasser d'autres armes qui finiront par se briser ou qui viennent avec des munitions limitées comme un lance-grenade, un "shotgun", et même un lance-flamme. On possède aussi toute une gamme de magies et de sortilèges pour attaquer ou se protéger, en plus d'objets pour se guérir, ou se donner plus de force ou de vitesse. Il faut expérimenter un peu avec les différents trucs qui s'offrent à nous, car les ennemis sont plus vulnérables à certaines armes ou magies. Il ne faut absolument PAS les gaspiller inutilement, car le jeu n'est vraiment pas facile si vous le prenez à la légère. Ce jeu-là mes amis, c'est pour les joueurs patients et dédiés.

 

Dans ce jeu, vous allez mourir, mourir, et encore MOURIR... et encore, et... ahh fuck!


On réalise rapidement qu'il ne s'appelle pas Deathtrap Dungeon pour rien. Il faut avant tout accepter qu'on va mourir SOUVENT et sans pouvoir y faire grand chose. Il semble évident que c'était l'intention des développeurs, de pousser le joueur à bout et à le tenir constamment sur ses gardes, jusqu'à lui rire en pleine face. Le jeu a toute sorte de tours dans son sac pour nous tuer bêtement et subitement. Aussi bête que de tirer sur le mauvais levier, marcher sur une plateforme qui se brise sans avertissement, avoir un tas d'ennemis qui nous apparaissent dans le dos, du feu qui jaillit des murs, des blocs qui nous écrase, et j'en passe... Quelquefois, on peut avoir un léger avertissement que quelque chose est louche, mais d'autres fois, c'est totalement impossible à prévoir. Même que souvent, il est presque obligatoire de mourir une fois à chaque endroit afin d'être bien certain que c'est une trappe et non un secret... Oh misère!

 

J'appelle définitivement ça une trappe quand deux affaires comme ça sortent de nulle part pour t'attaquer. Feu, feu, joli feu, ta chaleur nous réjouit... c'est mieux de rester positif!


C'est la même chose pour les combats qui sont très "lousses" et qui peuvent être problématiques. Bien qu'il soit possible d'attaquer dans plusieurs directions et de bloquer les attaques des ennemis, c'est très difficile de prévoir ce que les ennemis vont faire dû à leurs animations saccadées et imprévisibles. Souvent, je me retrouvais à prendre un tas de dommages sans pouvoir y faire grand-chose, alors que d'autres fois, je ne me faisais presque pas toucher. Aussi, comme je disais un peu plus haut, les ennemis apparaissent presque toujours de nulle part, alors on n'est pas toujours préparé. On finit par s'habituer aux combats et ils ne sont pas dénués de stratégie, mais ils sont quand même à moitié brisés. L'option de pouvoir faire un 180° aurait été la bienvenue, je trouve que ça manque beaucoup.

 

Attaquer avec la vue à la première personne permet de viser un peu mieux. Non mais ici, on se croirait dans Army of Darkness.

 

Ce qui rend le jeu tolérable, ce sont les sauvegardes. Les développeurs ont eu la décence de placer des points de sauvegardes à des intervalles réguliers qu'on peut abuser tant qu'on veut, alors on ne recommence jamais une trop longue séquence si l'on sauvegarde souvent. En gros, ce n'est pas tant la mort ou la difficulté excessive qui fera en sorte que vous ne passerez pas à travers le jeu, mais votre détermination à vouloir essayer à nouveau, constamment. Tout ça donne un gameplay presque uniquement basé sur l'essai-erreur dans lequel on sauvegarde quand tout va bien, et on recharge quand ça va trop mal. Bref, c'est un peu comme un Livre dont vous êtes le héros, vous n'avez pas beaucoup de contrôle sur ce qui va arriver quand vous faites un choix.

 

Eh oui, Red Lotus se bat contre... une main! Le jeu a le don de nous surprendre, et c'est ce qui le rend intéressant.

 

Malheureusement, ce gameplay rempli d'essais-erreurs est ce qui fait le plus mal au jeu. Comme il est passablement long, vers la fin, j'étais tanné et j'avais hâte que ça finisse, car tout ce que je faisais, c'était de sauvegarder au moindre progrès que je faisais, pour recharger lorsque je mourrais bêtement, ou que les combats ne tournaient pas en ma faveur. Tout ça affecte aussi la rejouabilité, car même en rejouant, il y a toujours un facteur de chance qui pèse dans la balance. Le jeu ne possède pas une base solide qui donne envie d'y revenir souvent, le tout est trop «chambranlant» et hasardeux. Les tableaux sont intéressants et avec un bon level design, mais rien qui ne sorte vraiment de l'ordinaire pour donner envie d'y revenir souvent non plus. Pour moi, c'est un jeu que j'ai apprécié énormément la première fois, mais j'ai peine à y rejouer une seconde fois.

 

Hey! C'est le monstre sur la couverture du livre (voir ici).


Terminer le jeu prends environ 15 à 20 heures je dirais. Il n'y a pas de compteur, alors c'est difficile d'évaluer avec précision. Mais si ça peut vous donner une idée, il est un peu plus long que le premier Tomb Raider, mais pas plus long que les suivants. Je n’ai noté aucun bout vraiment difficile, même si je suis mort souvent, c'est simplement une question de persévérance et de ne pas gaspiller nos objets et magies pour rien. Pas de bonus pour avoir complété le jeu, ou avoir ramassé tous les secrets dans ce dernier.

 

C'est un long chemin jusqu'à la fin où vous devrez affronter les trois dragons pour sortir de cet endroit.


Deathtrap Dungeon est un jeu que je recommande si vous êtes dedans pour un jeu d'horreur et de fantaisie mature et violent. Il s'adresse avant tout aux joueurs plus expérimentés et dédiés qui n'ont pas peur d'apprivoiser un jeu avec sa part de défauts pour apprécier ce qu'il a à offrir. Et à ce niveau, Deathtrap Dungeon a plein de belles choses à offrir. Quand j'ai finalement vaincu la bête ultime Melkor à la toute fin, j'avais vraiment le sentiment d'avoir accompli quelque chose, et de sortir d'un enfer que je n'oublierais pas de si tôt. Oui, la mécanique chambranlante et son grand nombre d'essais-erreurs m'enlèvent l'envie d'y revenir souvent, mais le terminer une fois a valu le coup.

 

Par: Bryan Lajoie (27 Décembre 2013)
Par: Bryan Lajoie
6.8
Recommandations?
Tomb Raider
Nightmare Creatures
Kagero: Deception II
Shadow Tower
Excalibur 2555 A.D.
Images