Powerslave

Éditeur: Playmates
Développeur:  Lobotomy Software
Année: 28 Février 1997
Genre: FPS / Adventure
Nombre de joueurs: 1
Lobotomy Software nous offre en PowerSlave une pièce d'histoire qui n'a jamais été appréciée à sa juste valeur.

Lorsque j'ai essayé PowerSlave la première fois, je n'avais l'intention que d'y jouer quelques minutes pour voir de quoi ça avait l'air. Je m'attendais à un clone de Doom / Hexen mais avec un thème égyptien, bref, rien de bien original. Il faut avouer que la pochette, au titre inspiré d'un album d'Iron Maiden, ne donne pas la meilleure des impressions. En Europe, le jeu est connu sous le nom Exhumed, ce qui sonne pas mal mieux à mon avis. Mais bon, finalement, je me suis retrouvé à y jouer un peu plus, et encore un peu plus, jusqu'au point où je ne pouvais plus le lâcher! Quand je l'ai eu terminé, je savais qu'il venait de prendre une place importante dans la vision que j'avais des FPS. Ce n'était pas seulement un bon jeu, mais une expérience.

 

Le roi Ramses sera votre guide durant cette aventure. Heureusement, il a encore toute sa tête!


Développé par Lobotomy Software et sorti initialement sur Sega Saturn et par la suite sur PC et PlayStation, PowerSlave est un FPS se déroulant à l'ère de l'ancienne Égypte où des extraterrestres (les Kilmaat), se sont emparés de la ville de Karnak. Une armée de soldats est envoyée à la rescousse et vous êtes l'un d'eux. Mais votre hélicoptère s'écrase et vous vous retrouvez seul, complètement seul, contre une armée de monstres bizarres. Heureusement, vous aboutissez dans un tombeau où vous faites la rencontre de l'esprit du roi Ramses, dont la dépouille a été volée. Il vous demande de retrouver son corps et sera en quelque sorte votre guide dans cette aventure.

 

Étant un fan de Tomb Raider, j'ai tout de suite aimé le thème égyptien de PowerSlave.

 

À la surface, PowerSlave ressemble à un FPS bien ordinaire. Mais en progressant un peu, on réalise que c'est plutôt un jeu d'action et d'aventure se jouant comme un FPS. Il contient beaucoup d'éléments de platforming et de très légers éléments RPG. Il ne serait pas faux de dire que c'est un des premiers FPS-Adventure avec Heretic / Hexen. Les tableaux sont répartis sur une carte du monde à la Super Mario World. Une fois un tableau complété, un chemin vers un autre se débloque sur la carte. On peut revenir dans n'importe quel tableau qu'on a complété pour l'explorer à nouveau. Et c'est là où ça devient intéressant...

 

Ces sandales sacrées vous permettront de sauter plus haut. Un peu comme quand on était jeune, et qu'on croyait que des souliers de course nous feraient courir plus vite!

 

C'est en trouvant des reliques qu'on gagne de nouveaux pouvoirs, comme celui de sauter plus haut, nager sous l'eau, planer dans les airs, et bien d'autres que je vous laisse découvrir, car je crois que c'est l'aspect le plus intéressant et satisfaisant de PowerSlave. Tout ce que je peux dire, c'est que certains de ces pouvoirs changeront carrément votre façon de jouer, et toujours pour le mieux. Grâce à ces pouvoirs, on peut revisiter des tableaux pour atteindre des endroits autrefois inatteignables. Certains de ces endroits mènent vers de nouveaux tableaux (chemins) sur la carte, ou vers des objets importants comme les Ankh qui augmenteront votre énergie vitale, ou les pièces d'un transmetteur qu'il faut assembler afin d'appeler du secours à la fin de la partie pour quitter l'endroit.

 

La carte vous indique combien de chemins différents chaque tableau possède. Ici, les flèches grises indiquent qu'il y a deux chemins que je n'ai pas trouvés à Karnak.

 

Le level design est excellent, et les tableaux sont juste de la bonne grandeur pour offrir de l'exploration sans se perdre constamment. Ils contiennent assez de détails et de structures intéressantes pour qu'on se souvienne quel endroit on voudra revisiter plus tard. Le jeu est aussi clair avec le joueur et nous guide bien. Comme par exemple, des flèches sur la carte du monde nous indiquent le nombre de chemins possibles pour chaque tableau, et un "beep" (effet sonore) nous indique dans quels tableaux se trouvent les pièces du transmetteur. Le roi Ramses nous donne aussi de bons indices à savoir où aller pour notre prochaine destination. Ce n'est pas que le jeu nous tienne par la main, mais il ne nous laisse jamais perdus ou déroutés à travers son aventure.

 

Une "femme" avec des gros seins dans un temple en Égypte? Lara enlève ce masque ridicule, on t'a reconnue!

 

Pour un FPS développé en 1996, PowerSlave est tout simplement impressionnant! Les contrôles sont extrêmement fluides et précis. Je ressens toujours un petit sentiment de vertige quand je dois faire des sauts sur des petites plateformes élevées dans les airs, mais je suis toujours étonné par la précision des contrôles. Normalement, faire du platforming complexe et précis dans un FPS, c'est toujours un peu laborieux, mais pas dans PowerSlave. Le jeu nous fait sentir en plein contrôle de tout, et c'est extrêmement satisfaisant. Je me suis souvent retrouvé à faire une pause de quelques secondes après une séquence de platforming stressante pour me dire ouf, wow! Non seulement on peut sauter, mais on peut aussi regarder dans toutes les directions en maintenant la touche triangle enfoncée. Je dirais que côté contrôles, c'est sans doute le FPS qui se manie le mieux sur PlayStation.

 

Chaque séquence de platforming qui semble laborieuse ne l'est pas grâce aux bons contrôles.

 

Notre arsenal d'armes est composé d'une machette, un petit fusil, une mitraillette (M-60 Machine Gun), un lance-flamme, des bombes, et quelques autres un peu plus fantaisistes. Malheureusement, je me retrouve presque toujours à utiliser la mitraillette qui est sans doute l'arme la plus pratique. J'utilise les autres pour les ennemis plus coriaces ou quand je n'ai plus de munitions pour la mitraillette. On gagne des munitions simplement en amassant des orbes bleus que les ennemis laissent tomber, ils sont bons pour n'importe quelle arme qu'on a d'équipée. Les orbes rouges régénèrent notre vie, bien simple! Tirer et viser les ennemis est satisfaisant, mais ce n'est certainement pas l'atout principal du jeu. C'est probablement pour cette raison que, comme FPS, PowerSlave n'a pas toujours obtenu de bonnes cotes auprès de certains critiques qui n'ont pas accepté qu'il soit différent.

 

La mitraillette est mon arme préférée, mais contre les boss, il faudra varier nos armes, car ils en prennent des coups!

 

Et parlant des critiques, ce qui me frappe le plus, c'est de voir à quel point ce jeu a été ignoré par les gens. J'ai lu la critique de Jeff Greatsman sur Gamespot qui est tout simplement gênante, comme quoi dans le temps, pour lui, tous les FPS devaient être faits dans le même moule et basés uniquement sur le "shooting" pour être bons. PowerSlave est un FPS-Adventure qui fait exactement ce que Metroid Prime est reconnu pour avoir popularisé, et ce, six ans plus tôt. Même la page sur les First-person adventure de Wikipedia n'inclut pas PowerSlave dans sa liste en ce moment. Ce jeu fut pour moi une révélation et il mérite beaucoup plus de crédit pour les innovations qu'il a apporté au genre.

 

Ici on voit le Ring of Ra en action. Il permet de lancer plusieurs boules de feu qui ricochent partout, et ça ne consomme pas beaucoup de munitions.

 

Est-ce que PowerSlave a des défauts? Évidemment qu'il n'est pas parfait, mais ses défauts sont bien mineurs. J'aurais préféré quelques ennemis un peu plus mémorables que les petits scorpions et les "bébittes" volantes qu'on retrouve pratiquement partout. Aussi, lorsqu'on manque de munitions, notre arme change automatiquement pour le petit fusil, ce qui peut être drôlement incommodant dans une situation drastique où cette arme est juste trop faible, et le temps de changer pour une meilleure, on est mort! Sinon, les autres petits problèmes ne sont pas assez importants pour entrer dans les détails.

 

Trouver toutes ces petites poupées secrètes sera tout un défi sans aide, mais heureusement, c'est totalement optionnel.

 

Avant de terminer ma critique, je dois parler des fameuses "Team Doll"! Ce sont des petites poupées à l'effigie des développeurs qui sont cachées à travers le jeu, et si vous en ramassez un certain nombre, débloquent des bonus fort intéressants. La seule chose qui me chicote, c'est que sur un total de 23, je n'en ai trouvé que deux ou trois! Pourtant, j'ai fouillé et fouillé les tableaux au point où je croyais les connaitre par coeur. C'est un truc totalement optionnel, mais qui ajoute de la rejouabilité et qui démontre comme quoi, les tableaux de PowerSlave sont vraiment remplis de surprises.

 

Une fois chargée, la Sacred Manacle est l'arme la plus dévastatrice du jeu!

 

Lobotomy Software, qui avait auparavant fait un travail remarquable en portant Duke Nukem 3D sur Saturn, nous offre en PowerSlave une pièce d'histoire qui n'a jamais été appréciée à sa juste valeur. Tout est merveilleusement balancé dans ce jeu, et le sentiment de progression est hautement satisfaisant du début à la fin pour offrir une expérience mémorable. C'est un FPS qui risque de plaire même à ceux qui n'aiment pas normalement les FPS. C'est un des jeux les plus importants que j'ai découverts ces dernières années, et il représente parfaitement la raison pour laquelle j'aime autant découvrir des jeux moins connus, car certains s’avèrent être de véritables trésors.

 

Par: Bryan Lajoie (27 Janvier 2014)
Par: Bryan Lajoie
8.7
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